Le plan Paulson des sans-culottes - Le Plan B - 0 views
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révolution française economie marché accaparement subsistance
shared by Jon Snow on 11 Jan 10
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Alors que les révoltes et les pillages se multiplient, l’Assemblée lance en novembre 1792 un grand débat de politique économique. À la tribune, le montagnard Saint-Just, qui avait oublié de renouveler son abonnement au Plan B (s’abonner en ligne), se met soudain à divaguer : « Je n’aime point les lois violentes sur le commerce. On peut dire au peuple ce que disait un soldat carthaginois à Hannibal : vous savez vaincre ; mais vous ne savez pas profiter de la victoire. [...] On demande une loi sur les subsistances ; une loi positive là-dessus ne sera jamais sage. [...] La liberté du commerce est la mère de l’abondance [1]. » Ses collègues girondins exultent. Le 8 décembre 1792, ils s’enhardissent et font voter une loi punissant de mort « ceux qui se seront opposés directement à la circulation des subsistances, ou qui auront provoqué ou dirigé des attroupements contre cette libre circulation [2] ». La guillotine pour les adversaires de la concurrence libre et non faussée ? La nouvelle ravit les détenteurs de denrées alimentaires, qui s’empressent d’accaparer la marchandise pour tirer profit de la pénurie.
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Exaspéré, le petit peuple prend alors les choses en main. En février 1793, les délégués des quarante-huit sections de Paris viennent tirer les oreilles à leurs députés : « Nous regrettons qu’un de vos membres, rangé du côté des prétendus philosophes, se soit écrié qu’il était affligeant pour la liberté de voir arracher les grains aux cultivateurs. [...] On vous a dit qu’une bonne loi sur les subsistances est impossible. C’est donc à dire qu’il est impossible de régir les États quand les tyrans sont abattus... [...] Non, une bonne loi n’est pas impossible ; nous venons vous la proposer [3]. » Leur remède : dix ans de prison pour les spéculateurs, la mort en cas de récidive et un tarif plafond pour le blé.